A l’issue des élections législatives de janvier 2023, le parti Les Démocrates a obtenu 28 des 109 sièges en jeu en marquant du coup le retour de l’opposition au régime au sein du parlement. Cette formation politique présidée depuis octobre dernier par l’ancien président Boni Yayi, bien qu’elle n’ait pas la majorité à l’Assemblée nationale aura forcément voix au chapitre dans la perspective de la révision de la Loi fondamentale qui se profile.
L’article 155 de la Constitution du Bénin indique que <<la révision n’est acquise qu’après avoir été approuvée par référendum, sauf si le projet ou la proposition en cause a été approuvé à la majorité des 4/5 des membres composant l’Assemblée nationale>>. La dite majorité est atteinte si 88 des 109 députés sont en faveur du projet de révision. Dans le cas présent les deux formations politiques de la mouvance présidentielle détiennent 81 sièges au parlement. Il faut donc obligatoirement le renfort d’au moins 7 des 28 députés du parti Les Démocrates pour que la révision par la voie parlementaire connaisse une issue positive. C’est pourquoi le positionnement de la formation politique présidée par l’ancien président Boni Yayi sera cruciale, surtout avec la transmission du projet de révision au parlement le 26 janvier par le député du Bloc républicain (Br) Assan Seibou. Une éventuelle opposition du parti Les Démocrates à la révision de la Constitution, ne serait pas une surprise. Elle s’inscrirait dans son choix politique de base qui est d’être dans l’opposition. Même s’il n’est pas officiellement à la manœuvre dans la procédure de révision de la Constitution qui vient à peine de commencer, l’Exécutif veille quand-même au grain. Sans aucun doute, il souhaite que cette révision de la Constitution soit adoptée afin que le calendrier de l’organisation des élections générales en 2026 soit revu bien avant cette échéance. Et pour y arriver, il y aura forcément des tractations avec la formation politique de Boni Yayi.
Bernado Mariano Houenoussi