Le climat politique est particulièrement tendu au Sénégal ces derniers jours. Une atmosphère délétère qui fait suite à l’annonce du président Macky Sall qui a manifesté le désir de reporter les élections présidentielles prévues le 25 février 2024. Depuis lors le pays est plongé dans un chaos constitutionnel qui ne laisse aucun acteur politique du pays indifférent.
Du côté de l’opposition, l’on dénonce un coup de force qui permettrait à l’actuel Président de se maintenir au pouvoir malgré les dispositions constitutionnelles. Faut-il le rappeler, depuis 1963, aucune élection présidentielle n’avait jamais été reportée dans le pays de Leopold Sedar Senghor.
Dans la foulée, les opposants ont appelé la population senegalaise à des manifestations dans tout le pays. Notamment devant le siège de l’Assemblée nationale le dimanche 04 Février, date à laquelle devrait normalement commencer les campagnes électorales s’il n’y a pas eu de report. Mais comme on pouvait s’y attendre, les manifestants ont été réprimés et dispersés à coup de gaz lacrymogènes par des gendarmes aux ordres de l’actuel régime de Dakar.
De sources dignes de foi, l’on apprend même que les signaux de (Walf TV) ont été coupés. Une télévision privée que le pouvoir accuse d’être à la base de publications et émissions incitatrices à la révolte et à la violence.
L’assemblée nationale donne feu vert à Macky Sall
Dans la soirée du lundi 05 Février, les députés majoritairement de la mouvance présidentielle, ont entérinés les souhaits du chef de l’Etat à travers l’adoption d’un projet de loi qui renvoie officiellement les prochaines élections au 15 décembre 2024. Une claque que les députés de l’opposition ont du mal à digérer. Ils ont donc tempêté à travers des discours et paroles virulentes, au point de toucher la sensibilité de certains de leurs collègues de la mouvance, d’autres en sont venus jusqu’aux mains. “La situation est complètement catastrophique, l’image du Sénégal est ruinée et je ne pense pas que nous nous relèverons de sitôt de cette faillite démocratique, de ce tsunami dans l’État de droit“ a balancé Ayib Daffé, un député opposé au report du scrutin.
Avant que ce projet de loi ne soit adopté, les forces de l’ordre se sont vus dans l’obligation d’exfiltrer manu-militari de l’enceinte de l’hémicycle, les députés de l’opposition qui faisaient obstacle au vote. Ce qui témoigne de l’ambiance électrique qui a reigné entre les parlementaires avant l’adoption du report des élections.
En tout cas, les prochains jours et mois s’annoncent très incertains dans le pays de la Teringa. Pour l’heure, l’internet mobile a été coupé depuis le lundi 05 février par les autorités du pays.
Désiré A.